Forêt majestueuse

Dans cette forêt majestueuse, avez-vous remarqué ces grands arbres magnifiques ?

Cette forêt est un joyau naturel à préserver et à découvrir ! Formée d’un peuplement spécifique au Domaine bioclimatique de l’érablière à caryer cordiforme. On y retrouve des spécimens indigènes de grandes dimensions, tels que l’érable noir, l’érable à sucre, le caryer cordiforme et le noyer cendré. Une espèce est dite indigène lorsqu’elle fait partie du patrimoine naturel du Québec et qu’elle n’a pas été introduite par l’Être humain. La présence d’un peuplement forestier aussi précieux à cet endroit n’est pas le fruit du hasard puisqu’on y retrouve un sol d’origine fertile offrant toutes les caractéristiques nécessaires (texture, structure, nutriments, humidité, etc.) pour favoriser le développement des strates arborescentes, arbustives, herbacées et muscinales propres à cette zone boisée.

Toutefois, cette forêt n’était pas présente au 19e siècle car des habitations occupaient ce territoire. Elle est l’exemple de la Nature qui reprend ses droits ! La régénération naturelle de cette forêt de feuillus nobles est toutefois menacée par la prolifération de certaines espèces arborescentes et arbustives exogènes qui ne poussent pas naturellement à cet endroit. De plus, la cueillette, la randonnée hors sentier, et l’abandon de déchets dans le boisé sont toutes des pressions exercées par les humains sur l’intégrité de celui-ci. Il est donc primordial de ne ménager aucun effort afin de préserver ce milieu naturel remarquable. Arrêtez-vous, un instant, pour admirer ces arbres majestueux.

Prenez garde cependant de ne pas piétiner les racines des arbres en restant sur les sentiers. Merci de respecter l’environnement.


L’érable noir (Acer nigrum) pousse dans les plaines du Midwest des États-Unis et dans le sud-est du Canada, autour des grands-lacs et du fleuve Saint-Laurent  jusqu’à Montréal. Au Québec, il y a peu de populations d’érables noirs car ils ne croissent qu’en zones très tempérées et principalement dans la région de Montréal. L’érable noir pousse à l’ombre dans un milieu moyennement humide et dans un sol calcaire. Au Québec, celui-ci est considéré depuis 2012 comme une espèce vulnérable et susceptible d’être en voie de disparition, si rien ne change. Les principales menaces à sa survie viennent de l’expansion urbaine, de la forte perturbation des aménagements et des comportements humains. Le dénombrement de l’effectif total de l’espèce au Québec est estimé à plus de 8 000 individus. De plus, une menace pèse sur l’intégrité génétique des petites populations d’érable noir en raison de son hybridation avec l’érable à sucre.

L’érable à sucre (Acer saccharum) est le symbole de notre production ancestrale de sucre du pays et officiellement celui du Canada depuis 1963. Toujours très apprécié pour son eau qui coule au printemps et qui sert à faire du sirop, du sucre et de la tire d’érable. Cet arbre originaire d’Amérique du Nord est reconnaissable par son feuillage jaune, orangé et rouge en automne. Il est très rustique et peut pousser jusqu’à 1 000 m d’altitude. Celui-ci a besoin d’un sol riche, profond et assez frais. Il préfère l’ombre et dépérit souvent à l’âge adulte lorsqu’il est plantée en plein soleil. L’érable à sucre supporte mal la pollution des villes. Les principales menaces à sa survie proviennent de l’expansion urbaine, de la forte perturbation des aménagements et des mauvais comportements des humains. À Montréal, pendant de nombreuses années, l’érable de Norvège a été privilégié comme arbre de rue. Cependant, cette espèce s’est dispersée dans les milieux naturels si bien qu’elle menace aujourd’hui notre bel érable à sucre national.

Le caryer cordiforme (Carya cordiformis) est originaire de l’est de l’Amérique du Nord, du Texas jusqu’au sud du Canada. Cet arbre apprécie les sols fertiles, humides et avec un ensoleillement moyen. Il est présent près des cours d’eau où il tient compagnie aux chênes, érables et ormes. Très bien acclimaté au Québec, il peut supporter des températures allant jusqu’à –30 °C. Le caryer cordiforme avait presque disparu de certains secteurs de l’île de Montréal en raison de son exploitation industrielle. Certains ont été protégés de l’industrie et se retrouvent principalement dans les secteurs autrefois privés qui sont de nos jours des espaces verts. Le caryer cordiforme est l’un des seuls arbres à noix, donc la dispersion des graines se fait principalement par gravité plutôt que par les animaux car son fruit est trop amère et n’est consommé par la faune qu’en cas de grave disette. Ainsi, le piétinement des sols et la tonte de gazon à proximité de celui-ci limite grandement les possibilités de reproduction de l’espèce. Cet arbre est encore rare à Montréal et sa sensibilité à la pollution urbaine n’aide pas à son rétablissement. Les principales menaces viennent de l’expansion urbaine, de la forte perturbation des aménagements et des mauvais comportements des humains.

Le noyer cendrée (Juglans cinerea L.) est originaire de l’est de l’Amérique du Nord. Le noyer cendré pousse en pleine lumière en bordure de l’eau dans les sols riches, humides mais bien  drainés. Il pousse rapidement, mais a une espérance de vie relativement courte pour un arbre, puisqu’il dépasse rarement les 80 ans.

Ses noix sont utilisées en pâtisserie et dans la fabrication de bonbons. Le noyer cendré est sérieusement menacé par une maladie signalée pour la première fois au Québec en 1990. Dans certaines zones, jusqu’à 90 % des sujets ont été exterminés par la maladie. Par contre, il semblerait que certains arbres isolés seraient en mesure de développer une résistance génétique. Ainsi, depuis 2003, le noyer cendré est protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada et  du statut d’espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. Cet arbre a donc besoin de notre soutien et que nous en prenions un soin attentif.

Le milieu naturel a été protégé à perpétuité afin de lutter contre la disparition de ces espèces d’arbres rares en milieu urbain. Aidez-nous à les protéger en respectant les règlements du parc. Ne cueillez pas et ne marchez pas hors des sentiers.